31 janvier 2012 2 31 /01 /janvier /2012 15:44

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Né à  Madrid le 10 décembre 1923
Mort à Paris le 07 juin 2011

Nationalité : Espagnol

 

 

Biographie

 

Jorge Semprún Maura est un écrivain, scénariste et homme politique espagnol dont l'essentiel de l'œuvre littéraire est rédigé en français.

En 1937, pendant la guerre d'Espagne, sa famille s'exile en France. A Paris, il suit sa scolarité puis étudie la philosophie à la Sorbonne.

 

En 1941, il adhère à l'organisation communiste de la Résistance des Francs Tireurs et Partisans puis il entre au Parti communiste espagnol.
En 1943, il est arrêté par la Gestapo et envoyé au camp de concentration de Buchenwald.
Il rentre à Paris en 1945 et sera traducteur auprès de l'Unesco.
A partir de 1953, il coordonne les activités clandestines de résistance au régime de Franco.
De 1957 à 1962, il anime le travail clandestin du parti communiste dans l'Espagne de Franco sous le pseudonyme de Frederico Sanchez.

 

En 1964, il est exclu du parti en raison de divergences sur la ligne du parti. Il se consacre alors à son travail d'écrivain etdescénariste.

En 1969, il reçoit le prix Fémina pour "La deuxième mort de Ramon Mercader".
De 1988 à 1991, il est Ministre de la culture du Gouvernement espagnol.
En 1994, il reçoit le Prix de la Paix des Editeurs et Libraires allemands. Le Prix Fémina Vacaresco 1994 et le Prix Littéraire des Droits de l'Homme 1995 lui ont été décernés pour L'écriture ou la vie. il a également reçu le prix de la ville de Weimar en 1995 et le prix Nonino (Italie) en 1999.
Il est élu à l'Académie Goncourt en 1996.

En 2005, il reçoit le second prix Dialogo décerné par l'Association d'amitié hispano-française. Il récompense le 'rôle politique et intellectuel' que l'écrivain a joué 'pour l'amélioration des relations' entre les deux pays.

 

 

Source : www.babelio.com

 

 

L'analyse de Mme Blanc

 

 

Le Grand Voyage est un texte autobiographique. Jorge Semprun en est l'auteur, le narrateur et le personnage principal. Il raconte ce qu'il a vécu. C'est la réalité, sa réalité. Il choisit ce qu'il veut, raconter, ce qu'il peut raconter. La réalité est parfois si terrible, si effroyable qu'elle devient indicible (= impossible à exprimer)

 

Dans l'extrait que nous avons étudié, Jorge Semprun se trouve dans le train qui l'emmène dans le camp de concentration (Buchenwald), en Allemagne. C'est le début du livre.

 

Jorge Semprun est enfermé avec de nombreux autres compagnons dans un wagon à marchandises (à bestiaux). Le train se dirige de la France vers l'Est de l'Europe. Il roule lentement.

 

 

Première partie, jusqu'à "Ce n'est qu'un rêve"

 

Jorge Semprun évoque l'intérieur du wagon. Il décrit les conditions du voyage sans détails, avec toutefois des précisions destinées à impressionner le lecteur et à lui faire prendre conscience de l'horreur de la déportation:

-dès la première phrase, le mot "entassement" est mis en valeur.

-Jorge Semprun montre aussi son incapacité à se repérer dans le temps en répétant les mots "nuits" et "jours", qui semblent rythmer le mouvement monotone du train.

-il évoque son "désespoir".

 

Dans ce passage, ses compagnons ne sont pas nommés ou désignés avec précision. l'auteur parle des "corps".

On a ainsi l'impression que ces "êtres" ne sont plus humains. Dès le début, les nazis entament le processus de déshumanisation ("nos futurs cadavres", "le gars", "il", "des respirations haletantes", "des poussées subites", "un type", "cent vingt")

 

Toute cette première partie évoque les conditions effroyables du voyage. On a une vision de l'intérieur du wagon : obscurité, manque d'air, souffrance physique et morale. Par exemple, les déportés ne peuvent se tenir que debout pendant des jours interminables de souffrance. La présence de la mort est permanente.

 

 

Deuxième partie, jusqu'à "... dans le froid de l'hiver."

 

Jorge Semprun met en parallèle l'extérieur et l'intérieur du wagon.

 

Il oppose la beauté du paysage (la vallée de la Moselle, dans l'Est de la France) et l'intérieur du wagon.

 

L'hiver, à l'extérieur, est synonyme de lumière de blancheur, de pureté, de calme. Le train glisse dans un paysage à la beauté permanente.

 

Les déportés sont les seuls à connaître l'horreur de leur condition. A l'extérieur, rien ne réagit. C'est l'ignorance, l'indifférence. Leur souffrance est cachée.

 

Le texte n'est pas une suite d'impressions, il est construit. C'est un texte littéraire. L'auteur a la volonté de toucher le lecteur, d'attirer son attention, sa réflexion sur la cruauté humaine. C'est un témoignage personnel

 

Pour information: Breughel (Bruegel) est un peintre du 16ème siècle , figure dominante de la peinture flamande.

 

 

 

Vous voulez en savoir plus ?

La biographie de Jorge Semprún sur Wikipedia

La biographie détaillée de J. Semprún sur jesuismort.com

 

 

commentaires

A
Bonjour, je me permets 2 corrections<br /> -Buchenwald ne se situe pas en Pologne, mais en Allemagne, tout près de Weimar, et Semprun souligne à de nombreuses reprises cette proximité dans ses livres<br /> -Buchenwald n'est pas un camp de la mort, c'est un camp de concentration.<br /> Les 6 camps de la mort, ou camps d'extermination, sont tous situés sur le territoire de l'ex-Pologne. Ils étaient destinés à la mise à mort immédiate des déportés à leur arrivée ; ces déportés<br /> étaient pour la plupart des déportés "raciaux".
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C
<br /> <br /> Merci beaucoup pour ces corrections, elles ont été prises en compte !<br /> <br /> <br /> <br />